L’économie de proximité
Parties communes, d’Anne Vassivière, fait partie de la nouvelle collection créée par Octavie Delvaux au printemps dernier, pour la Musardine, intitulée «. G ». L’objectif : se distinguer de la romance érotique avec des romans singuliers, exigeants, écrits par des femmes porteuses d’un univers érotique fort.
Anne Vassivière ne pensait pas écrire seule, au départ. Dans son roman racontant la vie sexuelle et amoureuse d’une vingtaine de personnages dans un immeuble parisien – une sorte de Vie mode d’emploi, de Georges Perec, version X-, elle a cherché un partenaire d’écriture masculin pour compléter son regard d’auteur femme. « Mais ça a été un vrai fiasco ! raconte-t-elle. Je ne trouvais chez ces auteurs, des amis, aucune souplesse dans l’imagination : tous les personnages masculins se ressemblaient, leur ressemblaient à eux ! Du coup, je me suis dit que je devais trouver en moi ce que j’avais de masculin. Je regardais, dans le métro, les femmes. Je les voyais tantôt comme des proies, comme le fait un de mes personnages, tantôt comme des déesses, comme le fait un autre.»
C’est son premier roman érotique, son premier roman tout court. À 50 ans, elle a voulu écrire ce qu’elle voulait lire, ce qui lui fait comprendre « ce qui se passe dans la tête de [ses] contemporains ». Elle cite comme référence Patrice Chéreau, qui, au théâtre ne dirigeait pas ses acteurs depuis la salle mais sur scène. « Il murmurait aux oreilles des acteurs et actrices. J’ai tenté de faire le même chose que Chéreau : je me suis mise tout près de mes personnages. Pour qu’ils murmurent à mon oreille. »